Elisha Abumba, un jeune de 25 ans passionné et visionnaire du Festival Musika na Kipaji.
« Il y a quelques années, nous étions un club de paix, aujourd’hui nous sommes
un festival d’envergure régionale. Pour moi, c’est une immense fierté de voir comment une idée née dans l’anonymat peut devenir une source d’inspiration et de transformation ».
Tout a commencé en 2015. À l’époque, Elisha n’était qu’un élève ordinaire au secondaire. Aucun rêve, ni vision, il ne savait pas vraiment qui il n’était ni ce qu’il voulait devenir. Il nous relate comment son quotidien se résumait à aller à l’école, rentrer au quartier et passer du temps avec des amis. Malheureusement, c’était un entourage aux influences très négatives, et beaucoup de ces amis d’hier ont aujourd’hui emprunté des chemins sombres. Ma vie a basculé le jour où j’ai rencontré « Un Jour Nouveau ».
C’est en participant à un concours de musique et de danse dans son quartier que ce jeune a découvert le programme Génération Espoir, un programme de Un Jour Nouveau destiné à l’encadrement des jeunes à travers le After School Program.
Chaque semaine, Elisha était devenu ponctuel et ne manquait pas aux différentes activités organisées. Sur place, il a rencontré des jeunes de son âge qui savaient s’exprimer en public, parler anglais, animer des débats, partager leur vision et parler de leadership. « J’étais stupéfait, je me suis dit : Moi aussi, je veux apprendre ça. »
Ce fut une période de révélation, Elisha est sorti de l’ombre, a abandonné l’incertitude, pour devenir ce jeune avec une vision claire, qui a pris conscience de ses compétences et le courage de s’exprimer avec assurance. C’est grâce à des formations en leadership transformationnel, en entrepreneuriat, en prise de parole en public, et même en anglais reçus à Un Jour Nouveau que j’ai trouvé ma voie, nous raconte Elisha.
Inspiré par ce programme, Elisha Abumba crée avec d’autres jeunes un club de paix dénommé New Life in a New Génération où ils se réunissaient dans un salon. Aujourd’hui, ce club a évolué, ils ont à présent un espace structuré, un lieu de travail, de créativité et d’innovation pour les jeunes.
« Pour la première fois, on me faisait confiance, on croyait en moi, et cette confiance, je l’ai transformée en énergie pour croire en moi-même. C’est ce dont beaucoup de jeunes ont besoin, qu’on leur dise : « Tu peux aussi le faire. »
De ce club de paix est né le Festival Musika na Kipaji, une plateforme qui met en valeur les talents artistiques de la jeunesse tout en les connectant à des opportunités de formation et d’autonomisation. Il accueille des artistes du Congo, Rwanda, Burundi, Zanzibar, Zimbabwe, et d’autres pays de la région des Grands Lacs.
Ce festival a changé des vies. 20 jeunes filles ont été formées en photographie, aujourd’hui devenues professionnelles, 25 femmes déplacées ont bénéficié d’une formation et d’un fonds pour développer leur petit commerce, 150 bénévoles ont été mobilisées et plus de 5 000 festivaliers ont été accueillis lors de la dernière édition.
Tout cela, c’est grâce à Génération Espoir. Ce programme a été plus qu’un appui éducatif. Il a été une famille, un tremplin, une source d’inspiration. Il m’a permis de finir mes études universitaires, d’élargir mes horizons, de rêver et surtout de construire.
Génération Espoir est une solution durable. Pas seulement pour cette génération, mais pour toutes les générations à venir.
Je le dis avec fierté : je suis un fruit de Génération Espoir. Et je souhaite que ce programme soit porté dans d’autres quartiers, villes et provinces. Parce que, comme moi, des milliers de jeunes attendent encore une main tendue. Surtout dans un contexte sécuritaire instable, où l’espoir peut facilement s’éteindre.
Et partout où j’irai, je continuerai à dire merci à Un Jour Nouveau. Merci pour la confiance, pour la formation, pour les opportunités. Merci de m’avoir aidé à découvrir le leader qui sommeillait en moi.