Le projet Mission of Hope a été mis en œuvre par le département Generation Hope de Un Jour Nouveau en réponse aux défis majeurs rencontrés par les jeunes de Goma : instabilité, manque de repères, pression sociale, désinformation sur la sexualité et absence d’espaces sécurisés pour s’exprimer. L’intervention s’est articulée autour de plusieurs composantes clés qui ont permis de toucher un grand nombre de jeunes et de mettre en place une dynamique durable au sein des communautés.


1. Mise en place du projet et renforcement des capacités


1.1. Formation des facilitateurs

Le projet a débuté par une série de formations intensives animées par Mme Laurien Monsma, fondatrice de Lau Talks About It. Ces sessions ont permis d’harmoniser la compréhension des modules (identité, relations, sexualité) ; de renforcer les compétences pédagogiques des facilitateurs ; de développer leur capacité à aborder des sujets sensibles avec empathie, respect et sensibilité culturelle et de modeler un esprit d’équipe et une vision commune.

Les méthodes employées incluaient exposés, discussions interactives, jeux de rôles et études de cas. Ces formations ont eu un impact direct sur la qualité des interventions sur le terrain.


1.2. Organisation en binômes

Les facilitateurs ont été structurés en paires composées d’un lead facilitator et d’un co-facilitateur, permettant :

·        Une gestion fluide des groupes ;

·        L’assurance qualité dans la transmission du contenu ;

·        Un appui mutuel pour gérer les questions sensibles ;

·        La collecte de données et l’observation des dynamiques.

Cette approche innovante a également servi de modèle relationnel et collaboratif pour les jeunes.


2. Déploiement des activités sur le terrain


2.1. Sessions interactives avec les jeunes

Les formations ont été organisées dans des églises, des écoles, des groupes de jeunes, ou des centres communautaires.

Les sessions, articulées autour de trois modules principaux (identité, relations saines, sexualité responsable), ont utilisé les jeux de rôle, les discussions en petits groupes, le storytelling, ainsi que les sessions questions-réponses ouvertes.


2.2. Création des petits groupes (Small Groups)

L’un des piliers du projet a été la mise en place de 15 petits groupes composés de 10 à 15 jeunes chacun. Ces groupes, animés par des leaders formés, ont servi ’espaces de parole sécurisés, cadres de mentorat, lieux de réflexion continue entre pairs, mécanismes de suivi post-sessions. 7 groupes ont bénéficié d’un suivi rapproché. Ces espaces ont été accueillis par des écoles, églises et organisations communautaires, renforçant leur ancrage local.


3. Résultats obtenus


1. Résultats quantitatifs

·        522 jeunes atteints (117% de l’objectif initial).

·        4 sessions thématiques majeures menées dans plusieurs structures.

·        15 petits groupes créés, dont 7 activement suivis.

·        317 filles bénéficiaires (plus de 60% des participants).


2. Résultats qualitatifs

Le projet a permis :

·        Une meilleure compréhension de l’identité personnelle et de l’estime de soi ;

·        Une évolution positive des comportements relationnels et affectifs ;

·        Une prise de conscience accrue sur les risques liés à la sexualité ;

·        L’adoption d’attitudes plus responsables ;

·        La consolidation d’espaces sécurisés de dialogue pour les jeunes.

Des témoignages forts témoignent d’une transformation réelle : capacité à résister à la pression, respect des limites, communication améliorée, vision renouvelée de soi.


4. Défis rencontrés et stratégies adoptées


Les principaux défis :

·        Sensibilité des thématiques ;

·        Difficultés culturelles autour de la sexualité.

Stratégies appliquées :

·        Communication transparente ;

·        Recours à des méthodes participatives ;

·        Adaptation culturelle progressive.


5. Leçons apprises


·        Importance d’investir dans la formation des facilitateurs en amont.

·        Valeur ajoutée du système de binômes.

·        Impact profond des espaces sûrs de dialogue.

·        Nécessité d’une flexibilité opérationnelle.

·        Pertinence d’une approche culturellement sensible.


6. Perspectives et continuité


Le projet jette les bases d’un programme durable. Les priorités à venir :

·        Soutenir et renforcer les petits groupes existants ;

·        Former de nouveaux facilitateurs pour étendre la couverture ;

·        Adapter les modules à d’autres contextes urbains et ruraux ;

·        Intégrer davantage les structures communautaires pour pérenniser l’initiative.