Le projet Mabinti Amkeni a été mis en œuvre dans la ville de Goma et ses environs (Mugunga et Nyiragongo), dans un contexte marqué par le déplacement massif de populations, la précarité économique et la multiplication des maisons de tolérance accueillant des jeunes filles et femmes déplacées engagées dans le sexe de survie.
UJN a adopté une approche holistique combinant prévention, protection, empowerment économique, leadership et accompagnement psychosocial.
1. Identification des bénéficiaires et étude sur les causes du sexe de survie
· Identification de 300 femmes et jeunes filles exerçant le sexe de survie, en collaboration avec PASMU.
· Cartographie des maisons de tolérance dans les zones cibles (Lushagala, Bulengo, Pumbu Vuma, Arc-en-ciel, Kidumu, etc.).
· Réalisation d’une recherche-action participative avec le cabinet Logos Institute pour comprendre :
o Les causes du recours au sexe de survie (pauvreté extrême, violences sexuelles, normes sociales, rupture familiale, manque d’éducation, absence de protection) ;
o Les stratégies de sortie privilégiées (80% des participantes citent l’accès à une activité génératrice de revenus).
2. Sensibilisation communautaire et mobilisation sociale
· Production et diffusion de 15 émissions radios sur les violences sexuelles et exploitation à travers 3 radios communautaires locales.
· Mise en place et formation de 10 clubs de paix (350 jeunes), qui ont ensuite sensibilisé 522 personnes sur la prévention des VBG.
· Organisation de 3 théâtres participatifs, avec une participation totale de 550 personnes.
· Soutien économique aux clubs de paix pour des petites activités génératrices de revenus.
3. Formations : leadership, masculinité positive et changement social
· Leadership transformationnel et bonne gouvernance pour 569 femmes et hommes.
· Formations en masculinité positive pour 150 hommes, axées sur :
o La déconstruction des stéréotypes,
o La prévention des VBG,
o L’implication des hommes dans la protection des filles et femmes.
· Conférences-débats rassemblant 300 personnes (hommes et femmes) pour analyser les causes profondes de l’exploitation sexuelle et identifier des solutions communautaires durables.
4. Forums d’échanges avec leaders, notables et responsables de maisons de tolérance
· Organisation de 3 forums réunissant 150 leaders (traditionnels, communautaires, responsables de maisons de tolérance).
· Discussions autour :
o De la masculinité positive,
o Du leadership communautaire,
o De la protection des jeunes filles,
o Des mécanismes de prévention des VBG.
· Recommandations fortes portées sur la transformation des normes sociales et la protection des mineures.
5. Renforcement psychosocial et développement personnel
· 276 femmes et filles formées sur :
o L’identité personnelle,
o La gestion du stress et des blessures internes,
o Les violences sexuelles et VBG.
· Séances de counseling individuel et de groupe pour favoriser la guérison et la résilience.
· 9 ateliers d’échanges d’expériences (FGD) permettant d’explorer les causes, les trajectoires et les stratégies de sortie du sexe de survie.
6. Formations professionnelles et réinsertion économique
Après les séances de thérapie, 300 participantes ont été orientées vers 5 filières adaptées à leurs intérêts :
· Transformation des poissons et fumage de poulets (103 bénéficiaires)
· Pâtisserie (88 bénéficiaires)
· Production de jus (34 bénéficiaires)
· Fabrication de savons (55 bénéficiaires)
· Bricolage / art plastique (21 bénéficiaires)
7. Distribution de kits professionnels pour le démarrage des activités
Chaque participante formée a reçu un kit complet correspondant à sa filière, incluant matières premières, outils et équipements pour lancer son activité génératrice de revenus.
· 103 kits pour transformation alimentaire
· 88 kits de pâtisserie
· 55 kits de savonnerie
· 33 kits de production de jus
· 21 kits de bricolage
8. Structuration en AVEC et coaching entrepreneurial
· Mise en place de 17 AVEC (Associations Villageoises d’Épargne et de Crédit), toutes fonctionnelles.
· Coaching intensif via l’incubateur UJN autour : du business model, du coût de production, du prix de vente, de la tenue des cahiers de dépenses/recettes, de la gestion de clients et fournisseurs.
Résultats clés
· 3247 personnes touchées, dont 300 femmes et filles directement engagées dans le sexe de survie.
· Transformation progressive des normes sociales à travers les radios, clubs de paix et théâtres participatifs.
· Renforcement du leadership, de la confiance et des compétences professionnelles des participantes.
· Mise en place de mécanismes durables d’autonomisation économique via les AVEC et le coaching.
· Contribution significative à la prévention des VBG et à la réduction des risques d’exploitation sexuelle.